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Un discours revisité

Il y a deux vérités que le nouveau président de la République ne cesse d’asséner. L’une issue du terrain, l’autre des leçons du passé. La volonté de changer, de réformer est génératrice de rêves, de désirs. Elle crée une motivation collective renforcée, donnant tout son sens aux Tunisiens et aux Tunisiennes.

C’est souvent dans les contextes les plus favorables que les tabous se brisent et que les rêves s’enchaînent, s’accompagnent et se concrétisent. Il y a des moments historiques qui laissent des souvenirs et donnent l’envie de réaliser et d’apprécier ce que sont vraiment la démocratie, la liberté. Mais surtout la dignité.

Hier, lors de la prestation de serment de Kaïs Saïed à l’ARP, c’était sans doute un autre discours, une autre vision. Dans son aspect particulier, ce n’était peut-être pas une nouvelle épreuve pour la Tunisie dans son expression collective, mais c’était un autre monde. Entre devoir de mémoire, engagement, réponse aux attentes et aux aspirations des Tunisiens, les messages que le Président de la République a livrés vont au-delà de l’Etat de droit, pour revendiquer la société de droit. Il n’est pas question de toucher aux droits de la femme et de porter atteinte à ses acquis. Le président est catégorique : il mettra tout en œuvre pour consolider les droits économiques et sociaux de la femme tunisienne, la suprématie de la loi et de la Constitution, les droits citoyens et ceux de la femme, le rôle de la société civile et des organisations nationales, les problèmes socioéconomiques et la cause palestinienne,

En politique, on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Mais à travers les idées et les messages dévoilés hier lors de la prestation de serment, on avait l’impression de vivre quelque chose de sublime. Le président de la République  tenait à affirmer qu’il ne mélange pas fiction et réalité et que l’une ne peut jamais servir de décor pour l’autre. Le réalisme, le concret devraient orienter la stratégie et la méthode. La détermination et l’envie de réussir se déclinent comme telles. Il fait déjà partie de ces présidents, devenus plus que jamais rares, qui ne font pas les choses à moitié.

Aussi discret soit-il, Kaïs Saïed veut briser les tabous et les préjugés. Il se donne l’obligation, plus encore le devoir, de ne jamais abdiquer, de ne rien céder. «Nous devons nous unir contre le terrorisme et nous devons rester fermes dans cette lutte», lance-t-il, avant de rappeler que «les défis sont immenses et que la responsabilité sera très lourde», pour enfin avertir qu’«il n’y a pas lieu de travailler hors du cadre légal».

Il y a beaucoup de choses à retenir dans un discours revisité, recomposé par la volonté de son auteur de se démarquer de l’esprit conformiste. L’occasion de penser à tous ceux qui sur le terrain, comme dans les bureaux, dans les choix stratégiques, comme dans les discours de meneurs d’hommes, ont su se construire un rôle unique, un destin que personne ne leur aurait promis, une nouvelle vie. En dépassant toutes les limites, en se battant…

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